Présentation et premiers pas

Je présente ci-dessous mes différentes créations réalisées depuis le début de l’été 2020. La découverte du métier de joaillier a, pour moi, d’abord été la découverte du niveau de précision et d’autonomie que l’on peut atteindre en artisanat d’art. De la fabrication entière de la matière d’œuvre à la réalisation de pièces aussi petites que précises à la main, ce métier et l’infinité des compétences à acquérir m’ont fasciné.

J’ai donc commencé à expérimenter en utilisant des créations pour mes proches comme support de formation. Pour apprendre, je me suis basé sur des ressources trouvées sur internet ou dans des livres spécialisés. Parfois inspiré par des créations existantes, j’ai tenté d’en réutiliser les techniques, quand d’autres fois c’était mes idées qui m’ont poussées à chercher les techniques qui me permettraient de les mener à bien.

J’ai beaucoup appris en regardant des vidéos de Bobby White, un joaillier et vidéaste britannique qui réalise des pièces complexes tout en continuant d’utiliser majoritairement des techniques manuelles, ainsi que Michel Zimmernann, joaillier québécois qui réalise des vidéos de présentation de techniques de joaillerie. Les deux m’ont fait découvrir les possibilités du travail à la main, et la beauté de celui-ci.

Sur mes autres créations, j’apprécie également le fait de travailler avec des matériaux de récupération. Je garde de nombreuses pièces détachées de toutes sortes, et quand j’ai une nouvelle idée de projet j’essaye de n’utiliser que ce que je n’ai déjà. J’ai ainsi pu fabriquer un support de téléphone à ressort en n’utilisant que des chutes de pièces en acier, des vis et des ressorts. Le fait de « faire avec ce que j’ai » permet souvent d’alimenter sa créativité et de sortir des solutions toutes faites tout en créant des pièces uniques. La bijouterie-joaillerie m’a aussi attiré pour ces raisons, car j’ai découvert un métier où l’on pouvait fabriquer entièrement sa matière d’œuvre, n’ayant plus que son imagination et ses compétences comme limites.

Après plus de deux années passées à me passionner pour ce domaine, j’ai choisi de m’y reconvertir pleinement. Si les ressources que j’ai pu trouvé sur internet et dans ma formation de 3 semaines à l’école Boulle sont formatrices, il m’était important d’apprendre les gestes au sein d’une école et d’une entreprise, de reprendre les bases et de m’immerger dans la réalité du métier qui me demandera de nombreuses années avant de commencer à le maîtriser.

Je suis donc un cursus en alternance à la HEJ de Paris, pour obtenir un CAP de bijouterie-joaillerie. J’ai ainsi pu rejoindre l’atelier de haute joaillerie de Dior, cadre idéal pour acquérir un niveau d’excellence.

Les débuts – Utilisation de l’acier et du laiton sans brasures

Une de mes premières créations, une bague réalisée dans une plaque de 2mm d’acier.

On voit sur la photo les restes de la plaque, servant de présentoir et soulignant les possibilités de transformation d’un matériau.

Je n’avais à ce moment pas encore d’outils de bijouterie, j’ai donc utilisé des outils de mécanique générale. J’ai pu faire l’assemblage avec une brasure forte à l’étain, et la gravure à l’aide d’un burrin utilisé par mon père lors de sa formation de gravure à l’école Boulle.

C’est cette réalisation, et les possibilités de fabrication de bijoux à la main qui m’ont convaincu de continuer à expérimenter et me renseigner sur les techniques et les outils.

Ces premières bagues étaient donc faites à partir d’un volume donné que je réduisais jusqu’à avoir une forme de bijoux. Je n’avais pas encore de matière d’œuvre traditionnelle comme du fil, et j’appréciais de créer un bel objet à partir d’une pièce de récupération.

Fabrication d’objets décoratifs

En plus de la bijouterie, j’ai fabriqué des objets plus imposants en volume comme une boîte en bois ou une lampe.

Pour la boîte, j’ai utilisé des chutes de planches en chêne, et l’objectif était de réaliser un mécanisme « invisible » comme il n’y a pas de charnière. Un plot en métal fixé dans le couvercle glisse dans une piste creusée dans les côtés, et tout est assemblé ensuite à la colle, donnant l’impression d’une pièce taillée dans la masse.

Pour la lampe, j’ai utilisé divers pièces en laiton, ici mon objectif était que la lampe soit démontable pour le transport, tout en faisant passer le câble à l’intérieur. La partie haute s’emboîte donc dans la base, et en démontant le fil électrique de l’ampoule on les séparer sans difficulté. L’anneau noir est une jante de vélo qui était ainsi mise en valeur.

Fabrication d’un trusquin et d’équerres

J’apprécie énormément le fait de fabriquer ou modifier certains de ses outils en bijouterie, ici j’ai réalisé deux petites équerres ainsi qu’un trusquin ce qui me permet de plus facilement tracer et contrôler mes pièces. Cela a aussi été un exercice de grande précision avec un résultat très satisfaisant en plus d’être utile.

Premières bagues avec brasure, en maillechort.

Pour continuer à m’entraîner en brasure et en travail du métal, j’ai acheté du maillechort en fil et en plané de différentes épaisseurs et j’ai ainsi pu faire quelques bagues simples mais aussi des chevalières plus complexes.

Je souhaitais réussir à fabriquer les chevalières à la main, à partir de plusieurs pièces et non à partir de fonte. J’ai donc essayé plusieurs techniques découvertes grâce à mes recherches sur internet.

Chevalières en argent

Les essais suivant ont été faits en argent, à partir de plané de 10/10mm. Je n’avais pas encore de laminoir, et ces techniques me permettait de créer des chevalières même si elles demandaient plusieurs pièces.

Boucle de ceinture avec mécanisme

Le projet qui m’a demandé le plus de temps a été la réalisation complète d’une boucle de ceinture avec un mécanisme animé par deux ressorts à l’intérieur. Faite en maillechort et laiton, j’en ai d’abord fait une première version prototype, puis des gabarits de découpe pour les pièces.

Tout a été réalisé à la main, découpé au bocfil dans des plaques de 2mm superposées et brasées. L’axe des boutons est une vis fabriquées à partir d’un fil en laiton. Les ressorts sont récupérés dans un stylo 4 couleurs.

Ce projet m’a permis de travailler beaucoup de techniques, de la conception du mécanisme au report du dessin sur les pièces, la brasures de gros volumes, la précision du limage et le polissage.

Chevalière faite au laminoir

L’achat d’un petit laminoir a pu améliorer significativement mon autonomie ainsi que les possibilités. Ainsi la fabrication de cette chevalière en maillechort a été plus facile et sera plus durable puisqu’en une seule pièce.

Chaîne en argent

De même, le laminoir allié à une filière m’ont permis de fabriquer du fil entièrement seul, et j’ai pu faire un premier essai de chaîne en maille gourmette en argent.

Autres réalisations